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| illustration par Charles www.somnambulle.fr |
Ma mère, allergique aux tétines, m'a laissé sucer mon pouce. Elle dit même me l'avoir mis elle-même dans la bouche, et je l'ai sucé avec délectation jusqu'à environ 9 ans, jusqu'à ce qu'un orthodontiste chevronné arrive (on ne sait toujours pas comment) par me convaincre d'abandonner ce doigt si cher à mes lèvres.
Pas de tétine, non.
Et du coup, ça doit être de famille, j'ai plus tard partagé cet agacement pour les tétines dans la bouche de ces pauvres bambins rendus muets ou quasi, par l'intrusion de ce faux tétons. Cette totoche, titine, tétine, sucette, susu, cette chose dégoulinante, empêche toute communication orale - déjà difficile à engager avec un enfant de 2 ou 3 ans - me donne envie de la fourrer dans la bouche de la maman responsable de cette celée bucale.
"Moi je ne donnerai pas de tétine à mon enfant! "
Ça, c'était avant.
La théorie c'est facile. Devant les pleurs inconsolables de ma fille fraichement sortie de sa grotte*, j'ai du abdiquer rapidement, ainsi la mise en pratique de la dite tétine démoniaque a commencé au bout de 3 semaines.
Ah bah oué, voilà, faut bien avouer qu'on bouchon de ce genre soulage à la fois les oreilles, les nerfs à vifs, entretient le bon voisinage et, fait non négligeable, participe au bien-être de mes propres tétons meurtris.
J'ai craqué une après-midi après un rendez-vous chez la sage-femme, pendant lequel je me suis mise à pleurer de fatigue. Il était évident que démoniaque ou pas, je devais me résoudre à mettre un bouchon à ma fille sous peu. Parce qu'à part à la maternité, elle ne l'a pas chopé son foutu pouce, elle.
Alors, même si la tétine peut assouvir le besoin de succion et permettre de stopper parfois des pleurs en une seconde, faut pas rêver, c'est pas non plus magique, ça ce saurait. Entendez, elle nous aide à maitriser un moment critique de temps en temps, elle apporte à Lucy le réconfort dont elle a besoin à l'heure du dodo, mais sa totoche n'a aucune efficacité lorsque le problème est vraiment grave : famine ou attaque d'armes de destructions massives gastriques. A noter que les anglophones appellent cela un "pacifier" ce qui veut tout dire !
Je n'ai pas complètement tiré un trait sur le "no tétine" puisque je n'envisage aucunement de lui laisser jusqu'à sa majorité, entendons nous bien. J'ai même parfois encore quelques remords, mais il va de ma santé mentale. Une gamine avec une tétine dans la bouche, dur dur pour l'oral du bac !
Et vous ? Tétine or not tétine ?
*rendez-vous sur monblogdebebe.fr
En plus, on en trouve des supers sympas, des rock and roll et tout. La preuve :
Tout comme toi isadaqueen, j'étais une farouche anti-tétine. Tout comme toi, j'ai malgré tout fini par la proposer pour aider la Sucrette à sombrer dans le sommeil le soir venu. Problème, quand bébé ne maîtrise pas ses mains et que la tétine tombe, tu ne dors pas plus puisqu'il faut en permanence renfourner ladite tétine dans le gosier de ta progéniture. Mieux encore: la donzelle te regarde et recrache direct la chose te faisant comprendre que le sein c'est quand même plus sympa ;-) Résultat vers 3 mois 1/2, c'est le soulagement car elle a enfin trouvé les 2 doigts qu'elle aime sucer. Choix définitivement validé car à 4 mois 1/2 aujourd'hui, dès qu'elle a besoin de se rassurer ce sont bien ceux-là qu'elle prend.
RépondreSupprimerMais carrément ! La nuit j'aimerai lui attacher avec du scotch... je déconne mais Lucy aussi suce ses doigts, mais ça ne la comble pas toujours loin de là. Depuis qu'elle regarde ses mains j'ai espoir. ^_^merci pour le com
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